dimanche 27 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 5 . La table 110 à 117

soir du dimanche 27 Décembre 2009
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Toujours Jésus (Issa) et sa mère, la Vierge Marie (Mariyam), selon le Coran qui d’ailleurs les associe étroitement : Issa, fils de Mariyam, le verbe de vérité dont ils doutent XIX 34 . On ne peut mieux dire.

Sourate 5 – La table 110 à 117

Le Coran donne un récit du ministère public du Christ qui est honnête, les épisodes qu’il retient et surtout la présentation qu’il fait de Jésus dans la main du Père sonnent juste. Récit à la forme directe : Dieu s’adressant à Jésus 110 Ô Issa, fils de Mariyam, commémore mon ravissement en toi et ta mère quand je t’assistais par le souffle sacré. … Qand je t’enseignais l’Ecrit, la Sagesse, la Tora et l’Evangile… quand tu as guéri le muet et le lépreux avec ma permission, quad tu l’as fait surgir des morts avec ma permission. Jésus, selon Dieu (le Père, pour les chrétiens), en butte à ses détracteurs avec les arguments et les raisonnements de ces derniers, et même la philosophie implicite de ceux qui ont profité de la multiplication des pains : Ô Issa fils de Mariyam, ton maître nous dressera-t-il une table descendue des ciels ?... nous voulons y manger : nos cœurs se réconforteront et nous saurons que tu as dit vrai. Nous serons des témoins. 113 Et Jésus s’exécute : fais-nous descendre une table des ciels. Ce sera pour nous un festin, pour le premier et le dernier d’entre nous, en Signe de toi. Pourvois-nous, toi, le meilleur des pouvoyeurs ! 114 C’est Dieu, évidemment, qui a la réplique : Adhérez à moi et à mon Envoyé 111 Et Jésus lui-même répond : Craignez Dieu, si vous êtes croyants. 112 Mais, cela exposé et repris, le Prophète ne va pas vers la divinité du Christ, au contraire : la séparation est là, franche. Sous la forme, ingénieuse et littérairement belle, d’un dialogue entre Dieu (le Père, pour les chrétiens) et le Christ :
– Ô Issa fils de Mariyam, as-tu dit aux humains : ‘’Vous me prenez avec ma mère pour deux dieux distincts de Dieu ?’’
– Louange à toi ! Ce n’est pas à moi de dire ce qui, pour moi, n’est pas la vérité. Si je le disais, tu le saurais déjà. Tu connais mon être, mais je ne connais pas ton Etre…
116 Je ne leur ai dit que ce tu m’as ordonné 117

Ainsi, selon le Coran, le Christ lui-même atteste qu’il n’est pas Dieu, et encore moins le Fils du Père. Emporté par une vue – que les chrétiens peuvent juger « superficielle » et contraire à la lettre des évangiles – le Prophète va même jusqu’à stigmatiser ce qui, pour lui, semble l’élévation de Marie, mère de Jésus, au rang de Dieu : polythéisme effectivement insoutenable. Il est vrai que Mahomet peut avoir été mis dans une ambiance excessive et simpliste : la proclamation de Marie, théotokos, mère de Dieu puisque d’un fils qui est Dieu, n’est antérieure à l’Hégire que d’un siècle et demi – concile d’Ephèse (à vérifier).

vendredi 25 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 4 . Les femmes 157 à 160 & 171-172



soir du vendredi 25 Décembre 2009
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Noël de ma foi, tout en interrogeant mes amis en Islam sur ce que peut signier pour eux cette fête chrétienne. Je continue d’apprendre ce que le Coran dit ou médite de Jésus (Issa) et de sa mère, Mariyam.

Sourate 4 – Les femmes 156 à 160 & 170 à 172

Dans leur oubli (reniement, effaçage), ils ont proféré une grandiose calomnie contre Mariyam 156 En quoi consiste-t-elle ? affirmation du Coran ? ou plutôt tentative d’expliquer l’inexplicable, la résurrection (avec une majuscule pour le chrétien, puisque c’est le point cardinal : Dieu fait homme, l’Incarnation, un homme qui souffre mort et passion, selon l’expression populaire française,)mais le troisième jour, selon les Ecritures, ressuscite) : ils ne l’ont pas tué, ils ne l’ont pas crucifié, c’était seulement quelqu’un d’autre qui, pour eux, lui ressemblait. 157 Passage décisif, non littéralement, mais par le contenu implicite. Il apparaît bien – là – que le Coran est un commentaire de la Bible, et en l’occurrence le commentateur, le Prophète, recule devant la difficulté : plutôt que d’admettre le fait (c’est ce qui fonde les chrétiens), il cherche à expliquer et donne son explication comme révélée et dogmatique : ceux qui s’opposent à cela, et demeurent dans le doute, n’ont pas de savoir et ne suivent qu’une hypothèse. Ils ne l’ont certes pas tué. 157 La chose entendue ? on pourrait le croire. Non ! car le Prophète après s’être radicalement distingué et séparé des chrétiens, revient à eux : continuant sur le Christ, il déclare (pour lui, c’est l’explication évitant la résurrection), que Dieu l’a élevé à lui et il fait remarquer que dans les tentes de l’Ecrit (les Juifs fondés sur l’Ancien testament) personne n’adhérait à lui avant sa mort. Au jour du Relèvement (la résurrection de tous les morts), il en témoignera contre eux. La divergence se précise : Jésus n’est pas Dieu, et la résurrection des morts ne tient pas à sa propre résurrection. Honnête, le Prophète reconnaît : voici le Messie, Issa, fils de Mariyam, est l’Envoyé de Dieu et sa Parole, lancée à Mariyam, est un souffle de Lui 171. Tout y est quoique très autrement dit : le Messie n’a pas dédaigné d’être le serviteur de Dieu 172, tout à fait d’accord, acquiesce le chrétien que je suis. Mais pris par sa conception de Dieu – personnelle ? ou reçue en révélation ? (Dieu peut-Il varier dans sa révélation selon celui à qui Il se révèle) – Mahomet assure que Dieu se suffit comme défenseur (intuition ou glose du Paraclet, l’Esprit saint) et donc qu’il est impensable qu’Il ait un enfant de lui 171. Conclusion donc : ne dites pas : ‘‘trois’’. Cessez, ce sera mieux pour vous. 170.
Il n’est pas indifférent que la divergence fondamentale entre l’Islam et le christianisme porte sur Jésus. En ce sens, le Prophète a parfaitement compris le sens général des évangiles, même s’il est probable qu’il n’en a qu’une connaissance orale et de énième main. Il est honnête intellectuellement. Cette négation du Christ par l’Islam – car le chrétien ne se satisfait pas du simple rang de prophète ou d’envoyé pour celui que – lui, chrétien – considère comme le Fils de Dieu fait homme, mort et ressuscité – ne peut se résoudre par des mots. En revanche, chacun ayant donc son chemin selon les filiations et les héritages des transmissions respectives, nous pouvons prier ensemble le Dieu unique et véritable, et même entendre et recevoir ensemble ce qu’assure l’Islam : une preuve est déjà venue de votre Seigneur, nous avons fait descendre pour vous une lumière. Ceux qui adhèrent à Dieu et se réfugient en lui… Il les guide vers Lui sur le chemin ascendant 174 & 175.

jeudi 10 décembre 2009

lecture du Coran - sourate 90 . le pays

nuit du jeudi 10 au vendredi 11 Décembre 2009
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Je crois aux structures – pour une vie politique, économique, sociale mais tout autant pour ma vie intime. Aussi bien le mariage que le rythme de la journée. Donc, ne pas manquer, sauf force majeure ou fatigue intense, ce rendez-vous avec le Coran, décidé et qui m’apporte tant. Avec l’énigme de la foi, même quand elle a apparemment des objets et des expressions qui différent sur des points de substance – le Coran est priant, on ne peut le lire et le reprendre sans rester indemne. Je n’y trouve pas seulement un autre relief à la Bible, mais j’y reçois une certaine communion avec des amis – l’un d’eux, éminent, a prié, je le savais, pour moi, à La Mecque – et avec des inconnus. Structures… et pourtant, je poursuis cette lecture en total libre-examen (la Réforme initiée par les « protestants » à une époque où la Bible était interdite aux laïcs et même aux clercs en apprentissage… et cela dura jusqu’à il y a peu).

Je prends encore une sourate courte, faute de temps. Et que je puis lire d’un trait. Boire…

Sourate 90 . Le pays – Ces sous-titres sont évocateurs par eux-mêmes. Trouvaille pédagogique, réussite poétique.

Nous créons l’humain dans la douleur 4 Le Prophète ne développe pas. Discours qui est le contraire du dolorisme, la souffrance n’est pas recherchée, elle n’est pas une voie de perfection par elle-même, elle est un état de fait. Comme e péché originel. Voir dans la suite de ma lecture, si cette réalité – dogmatique pour le chrétien, et d’évidente expérience psychique – est donnée et exposée dans le Coran.

Deux personnages dans le genre humain, ce soir. L’affectionné de Dieu : Nous le guidons vers les deux montées (mon traducteur Chouraqui, conjecture la route du bien et celle du mal… ce qui n’est pas très cohérent, si ce sont deux montées paraissant analogues). Que ne gravit-il la côte ? Qui t’apprendra ce qu’est la côte ?11.12 sensation que Dieu considère ce personnage, l’homme, puis s’en distancie, le laisser aller seul. Il s’agit pourtant que celui-ci discerne : le bien ou le mal ? situation d’Adam et d’Eve. L’autre est présenté comme un présomptueux : le manque de sens spirituel devient une manque d’intelligence même profane. Le Christ, lui aussi, a cette tournure d’esprit pour exhorter à la prévoyance. Compte-t-il que nul n’aura de puissance contre lui ? … Comptet-il que nul ne le verra ? 5 & 7 Figure du jugement dernier, les compagnons de la droite, les compagnons de la gauche. Celle de la Bible, mais le Prophète y ajoute un certain esprit de groupe, délibérément cultivé, par les « justes » entre eux, par les « damnés » aussi.

L’intitulé tenant aux deux premiers versets de la sourante : j’en jure par ce pays identifié avec La Mecque, est pour moi obscur. Le Prophète ne développe ni ses sentiments pour ce pays, cette ville et cette région, ni la dialectique qu’ils suscitent. L’ensemble du texte donne toujours une sensation de liberté, l’homme peut « adhérer » ou pas. L’omniscience divine, la toute puissance de Dieu ne sont pas une entrave à la liberté humaine, au contraire celle-ci trouve dans la foi et en Dieu, son point d’application. Par l’engendreur, par l’engendré 3. . Le Credo catholique : engendré, non pas créé. Mais pour le Coran, l’engendré n’est pas le Christ mais l’ensemble de l’humanité, ce qui revient par un raccourci au destin humain de participer à la divinité-même, engendrés tous de Dieu et non d’homme et de femme.

lecture du Coran - suite sourate 24 41 à 61



soir du samedi 5 Décembre 2009

Suite de La lumière. Un correspondant me courielle : C'est bien Continuez Avec la bonne foi on finit par se faire une idée ! Réfléchissez aux interdit qui ont été prescrit par graduation ce n'est pas un hasard tout cela! C’est la fin du conseil ou de la prédiction qui m’intéresse, le conseil d’être sensible à une dialectique. Attitude identique à celle du chrétien : dans le texte, y compris dans sa disposition la plus pratiquée, quand elle est le fruit de l’inspiration divine, article de foi, rien n’est hasard ou coincidence.

Sourate 24 41 à 61
Fulgurance des images alors que le Coran est dépersonnalisé, sauf à évoquer le Prophète apostrophé par Dieu. : L’éclat de son éclair fait fuir le regard 43. Le Prophète stigmatise les fraudeurs, situation de tout homme devant son jugement dernier. Mais donne des leçons de discernement : Dieu fait alterner la nuit et le jour. C’est en cela une leçon pour qui est doué d’un regard 44. Thèmes de l’incroyance et de la foi, que Chouraqui traduit par adhésion ou par créance. Cela sonne mal mais fait entrer dans le sens. Expérience du Christ, schématisée par la parabole du semeur : puis une partie d’entre eux se détourne, ceux-là ne sont pas des croyants… Quand ils sont appelés devant Dieu et son Envoyé, pour être jugés, certains se détournent. Réflexion plus psychologique : S’ils avaient le droit pour eux, ils viendraient à Lui, obéissants. Leur cœur est-il malade, douteraient-ils ? ou craindraient-ils que Dieu et son Envoyé les appréhendent ? Non : ce sont des fraudeurs. Si dans le fond la démarche – et l’expérience de la grâce de la foi – sont les mêmes que celles du chrétien : Dieu guide qui il veut sur le chemin ascendant 46, le critère n’est pas l’obéissance à la volonté divine, comme dans l’évangile, mais l’adhésion : ils disent, ‘‘nous avons entendu, nous obéirons’’. Les voilà, tels sont les féconds. Divergence d’expression ou plus fondamentalement de sens ? Dieu promet à ceux, parmi vous, qui croient et son intègres, de leur faire hériter la terre, comme il en fit hériter ceux qui vêcurent avant eux. En revanche, pleine concordance, Dieu promet aux siens d’affermir al foi qu’il agrée d’eux et de substituer l’amen (que je comprends comme la vérité et l’accord) à leur peur. Rôle du prophète : L’Envoyé assume seulement de transmettre le message évident 54

Des thèmes donnés par la traduction de Chouraqui ou plus fondamentaux : effacer, est-ce renier ? associer (à Dieu), est-ce aller au polythéisme ? Ces façons de traduire et peut-être, pour le Prophète, d’avoir proclamé font intenséement réfléchir. J’en suis d’accord si associer, c’est réinventer Dieu ou l’entourer des superstitions, des rites qui vident la foi du mouvement du cœur et font le marchandage avec Dieu. Mais si associer – ce que je pense qui est pour le sens pour le musulman – c’est croire à un Dieu trinitaire, donc Père, Fils et Esprit saint, là se fait la divergence. Elle ne me paraît insurmontable qu’en dogmatique et en théologie, mais pas du tout en mystique ni en prière quotidienne. Sans doute, des deux côtés, il y aura la même objection, pas de prière ni de mystique sans théologie juste. Sans doute, mais je persiste : l’expérience de Dieu dint témoigne le Coran est partageable, sans difficulté par le chrétien, et ce n’est pas là du synchrétisme. Tout dépend de ce qui, ensuite, s’en déduit. Encore que… l’Islam n’a pas été le premier à déduire une civilisation, une conception du droit et de la cité de ce qu’il recevait en sens et identité de Dieu. La Rome constantinienne et le Moyen-Age de l’Europe occidentale ont fait de même. Je rejoins là de nouveau l’interrogation chronologique, Mahomet postérieur au Christ, ce qui – au point où j’en suis de ma lecture – se comprend et s’admet tout à fait si l’Islam est commentaire de l’absolu de Dieu et si le Prophète est re-fondateur d’une spiritualité, d’une foi exigeantes, localement disparues ou dévoyées. L’Islam en retard ? sur l’évolution générale des civilisations allant à la séparation du religieux et du civil ? ou bien se dispensant d’une étape de plusieurs siècles en Occident pour que nous nous retrouvions en ce siècle ou au prochain sur une exigence – non laïque mais cependant consensuelle et tolérante – pour fonder nos cités ? Rôle

Prescriptions du Prophète qui sont déjà la description d’un mode de vie millénaire. Cette pérenité d’un mode de vie – qui a tant fait pour m’attirer, avec combien d’autres étrangers ? en Mauritanie, et que j’ai vêcu comme une liberté, et non comme une contrainte, peut-être parce que j’étais étranger ? – serait-elle déterminée par le Coran et une foi religieuse ? ou au contraire ce mode de vie était-il et reste-t-il le meilleur réceptacle, le meilleur accueil du Coran, c’est-à-dire de l’immédiate transcendance. Ohé, les croyants, les esclaves que votre droite maîtrise et ceux qui n’ont pas atteint la puverté vous demanderont, trois fois par jour, la permission d’entrer chez vous : avant la prière de l’aube, quand vous faites la sieste, après la prière du soir ; ces trois fois, vous vous dévêtez. A part cela, pas de grief contre vous ni contre eux, s’ils circulent librement 58. L’essentiel de la sagesse coranique est la conclusion, a priori sans rapport ! Dieu élucide pour vous les signes. Dieu, savant, sage. Et en conclusion de cette sourate présentée comme mystique, sans doute par sa mise en évidence de la lumière comme effet et expérience de Dieu… voici une tolérance que devraient méditer tous les lapidateurs de l’Islam… pas de grief contre l’aveugle, pas de grief conbtre le boîteux, pas de grief contre le malade – cela s’entend – ni contre vous-mêmes pour ce que vous mangez dans vos maisons, dans les maisons… énumération de toute la parentèle de sang, ou dans celles dont vous possédez les clés, ou chez un de vos amis. Pas de grief contre vous si vous mangez ensemble ou séparément. Puis la salutation (évangélique – Jésus envoyant ses disciples en mission) recommandée : quand vous entrez dans les maisons, saluez-vous par ‘’la paix’’. Signature du Prophète : Dieu vous explique les Signes, peut-être discernerez-vous.